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DANS LES MUSÉES

Paire de girandoles – Époque Louis XV

Paire de girandoles en bronze ciselé et doré, cristal de roche.

Provenance : galerie Kraemer
J.Paul Getty Museum, Los Angeles.

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DES GIRANDOLES POUR S’ÉCLAIRER

Les premières girandoles sont apparues dans la seconde moitié du XVIIe siècle dans le mobilier royal. Elles font partie de la famille des luminaires utilisés autrefois pour éclairer les pièces lorsque le soleil déclinait. Grâce à leurs multiples pendeloques, elles démultiplient les rayons lumineux, provenant des bougies disposées en pyramide.

Les girandoles de la cour

Les girandoles étaient conçues pour s’intégrer dans les principaux décors des grandes demeures sous Louis XIV. Elles permettaient de pallier au faible rayonnement lumineux émis par les cheminées et les lustres, et diriger la lumière vers le point souhaité. Leur présence était indispensable notamment pour les grandes pièces, telles que celles qui servaient de salles à manger mais aussi les galeries et les salons.

Louis XIV possédait dès 1660 un ensemble de girandoles en cristal et cuivre doré. En 1691, les inventaires du Garde-Meuble de la Couronne témoignent de la présence de quarante girandoles de cristal provenant de l’hôtel Colbert que le roi a achetées à la mort du marquis de Seignelay. Il en donna notamment douze à son frère.

Après la fonte du mobilier d’argent en 1689, Louis XIV s’était fait présenter « des girandoles de cristal à six branches de cuivre doré à consoles, garnies de cristal, faites pour modèles pour la Grande Galerie de Versailles ».

Lors d’un bal donné pour la Duchesse de Bourgogne à Versailles en 1700 « il y avait sur tous les pilastres les demi- girandoles à cinq branches d’argent. Ces girandoles… ont été nouvellement inventées par M. Bérain ».

Les inventaires nous révèlent que les girandoles avaient envahi Versailles. Cependant, elles disparurent avec la Révolution française. Il ne nous reste que peu d’exemples de girandoles du XVIIe et XVIIIe siècle : en guise d’exemple, les girandoles du salon de Mercure dans les Grands Appartements de Versailles ont disparu à la Révolution.

Description

Elles reposent sur trois pieds en volute supportant une terrasse moulurée tripode polylobée. Du fut central s’échappent plusieurs bras de lumière retenant des bobèches en forme de fleurs. Les pendeloques en cristal de roche sont sculptées.

Le cristal de roche

Le cristal de roche a depuis toujours fasciné les artistes. D’apparence incolore, il appartient à la famille des quartz.

Au XVIIe et XVIIIe siècles, on emploie cette roche pour la création des objets d’art et en particulier des lustres. Grâce à son grand pouvoir réflecteur, il permet de démultiplier le rayon lumineux qu’il rencontre. Son indice de réfraction est proche de celui du diamant. Les lustres en cristal de roche témoignaient de la richesse de son propriétaire. Leur production connaît un grand essor grâce au développement des palais, demeures et châteaux.

Au XVIIIe, l’un des centres de taille les plus importants est Milan qui se spécialise dans le cristal de roche de haute qualité. En effet, la ville profite d’un emplacement stratégique, proche des gisements découverts en Europe. La valeur du cristal de roche s’évalue en fonction de deux critères : son poids tout d’abord qui se mesure selon les mêmes indices que l’argenterie, c’est-à-dire en marcs, onces et gros, et sa pureté surnommée « eau ».

S’éclairer au XVIIIe siècle

Au sein des intérieurs du XVIIIe se multiplient les sources de lumière artificielle. Les nouveaux d’objets dédiés à l’éclairage se multiplient et se voient assigner un rôle bien précis.

Les lustres, appliques et girandoles viennent prendre le relais du soleil lorsque celui-ci décline. De plus, ils ne sont pas présents dans tous les appartements mais seulement dans les pièces les plus importantes et ne sont allumés que lors de réceptions.

Cependant, la lumière n’est jamais aveuglante mais toujours tamisée. Même en multipliant les sources de lumières, la société du XVIIIe devait vivre dans la demi-pénombre. La lumière était prodiguée par les bougies qui pouvaient être de cire ou de suie. Toutes deux nécessitaient une attention permanente : elles devaient être remplacées régulièrement et l’on devait tailler la mèche des bougies de suif au fur et à mesure.

Les lustres et les lanternes étaient accrochés au plafond alors que les appliques ornaient les murs. Enfin, les candélabres et les flambeaux étaient posés sur de grandes torchères leur servant de support.

Avec l’arrivée progressive de l’électricité au XIXe, le quotidien de la société change radicalement, les bougies et la magie de leur lumière disparaissent petit à petit.